En regardant les photos, on se croirait partout sauf en France. L'Hexagone possède-t-il aussi ravissant territoire ? Pins parasols, anses échancrées baignées d'une eau turquoise où mouillent d'élégants voiliers. Plages de sable doré et blanc, maquis coiffé par le vent. Dans les airs sternes, puffins, goélands, fous, cormorans et tadornes de belon aux faux-airs d'eiders.
Jadis achetée comme cadeau de mariage à sa femme par un entrepreneur Belge, l'île de Porquerolles est désormais majoritairement publique et fait partie du parc national de Port Cros dans le Var. On y fait sans nul doute parmi les plus belles plongées de Méditerranée, certaines n'ont d'ailleurs rien à envier à la Corse. La destination est réputée pour le site de la Gabinière, tombant situé au Sud Est de l'île de Port Cros. Ce site, réserve "totale", est le terrain de chasse privilégié de (très) gros mérous, que l'on rencontre entre 15 et 30 mètres. Lorsqu'on se tourne vers le bleu, on aperçoit des loups en chasse, de belles daurades, bonites, sérioles et barracudas. Dans les infractuosités de la roche, un peu plus bas, vous tomberez pêle-mêle sur des mostelles, congres, et murènes. Si la flore du site n'est pas passionnante, les doris dalmatiens y sont nombreux. Les sites plus proches sont eux aussi exceptionnellement poissonneux pour la Méditerranée. La flore omniprésente colore les fonds et les parois, certaines grottes couvertes d'anémones jaunes encroutantes (Parazoanthus axinellae) et d'éponges, font parfois oublier qu'on se trouve en France.
Les passionnés de taule et d'épaves seront au paradis. Quel plongeur n'a jamais entendu parler du Donator ? Ce navire, construit à Bergen en Norvège dans les années 30, est coulé par une mine dérivante en 1945, alors qu'il vogue près de la côte pour se protéger du Mistral. L'explosion déchire presque le bateau en deux, et il sombre rapidement. L'épave gît désormais par cinquante mètres d'un fond balayé par le courant. Au fil de années, la faune et la flore ont colonisé ce récif artificiel de 78 mètres. Les gorgones rouges et jaunes qui recouvrent la coque et les coursives mesurent près d'un mètre. Autour, des nuées d'anthias, de castagnoles, et de sars s'abritent de leurs nombreux prédateurs. Daurades royales et gros dentis rôdent l'air de rien et foncent sans crier gare dans leur garde-manger. A la descente ou à la remontée, ne manquez pas de vous retourner pour profiter d'une vue d'ensemble de l'épave. Ne ratez pas non plus l'hélice (à 51 mètres, elle est le point le plus profond de la plongée), vous remonterez ensuite le long des coursives pour admirer l'emblématique barre à roue de ce beau navire. L'épave du Grec est de qualité analogue. Dans une moindre mesure le Michel C, le Ville de Grasse et la petite épave d'avion Mustang P-51 vous laisseront de bons souvenirs.
Meilleure période : avril à octobre. Les frileux plongent en étanche ou en semi-étanche au printemps, une 5mm suffit en été.
Commentaires
Superbe épave ! A plonger
Superbe épave ! A plonger absolument.