La plongée à Djibouti


L’ile Musha, située à la sortie du golfe de Tadjoura, face à la ville de Djibouti est un havre de paix dans un cadre hors du temps. L’Ile est situee 20 min de Djibouti en speed boat. Elle est desservie par une navette quotidienne.

Imaginez une petite île de quelques kilomètres carrés, déserte (ou presque), posée sur un lagon à la merveilleuse eau turquoise... A l’extrémité de l’île, bien abrité de la houle du large, vous trouvez le centre de plongée du Lagon Bleu et son hôtel. Ici pas de voitures, pas de boîtes de nuit... Le silence ! Seule une légère brise vient atténuer la morsure du soleil. L’île n’abrite que très peu de végétation. Une importante mangrove se développe sur l’un de ses rivages. Une exploration à pied dans les canaux qui sillonnent cette mangrove constitue une randonnée fort agréable et intéressante pour les naturalistes.

Côté plongée, une quinzaine de sites proposent aux plongeurs de tous niveaux, adultes et enfants, des fonds variés et riches : jardins coralliens, tombants, épaves... Parmi celles-ci, citons la plus célèbre, le Faon, grand cargo de 80 mètres de long, cassé en deux et reposant en pleine mer à 5 minutes du Lagon Bleu. Profondeur minimum : 9 mètres, maximum 26 mètres. Déjà ancienne, l’épave est bien concrétionnée et habitée d’une faune très riche.

Deux autres épaves sont facilement accessibles : Il s’agit de deux remorqueurs, le Nagfa et le Rimbaud, coulés sur des sites très voisins, par 30 mètres de fond. les superstructures remontent jusqu’à une quinzaine de mètres de la surface.

Ces trois épaves présentent peu de difficulté et sont accessibles à tous niveaux.

Parmi les autres plongées, citons le Canyon, la plus célèbre, qui comme son nom l’indique... Est un canyon !

Tombant Point est un tombant qui descend de 15 à 35 mètres, alors que le tombant Nord permet de descendre au-delà de 30 mètres dans un environnement riche et poissonneux de raies, tazards...

L’aquarium porte bien son nom. De 2 à 15 mètres de fond, les plongeurs de tous niveaux y trouveront leur bonheur, ainsi que les baptêmes.

Les patates Air France (non, ce nom n’a absolument aucune connotation désobligeante pour la compagnie aérienne), à quelques minutes du Lagon Bleu, abritent une faune très riche de napoléons, gros mérous, raies pastenagues, requins pointe blanche...

Au large de Djibouti, à 30 minutes du Lagon Bleu, le banc Dankall est un sec particulièrement riche en flore et en faune : raies, carangues, requins pointe noire et pointe blanche y cohabitent pour le plus grand plaisir des plongeurs.

Plus loin, du côté du golfe de Tadjoura (sortie à la journée), les deux tombants de Ras Ali et Ras Duan, au nord de Djibouti, réservent souvent des rencontres avec de nombreuses tortues. On pourra compléter cette sortie par la visite de la ville de Tadjoura...

Le centre de plongée du Lagon Bleu (centre FEESSM, PADI) est doté de 25 equipements. Il est aussi équipé d’une station de gonflage Nitrox. N’hésitez donc pas à demander ce petit plus, pour votre confort et votre sécurité. Les plongées s’effectuent sur des bateaux bas en fibre pouvant accueillir jusqu’à 20 plongeurs.


Au Lagon Bleu, on s’occupe aussi de vos charmantes têtes blondes : l’équipe du centre développe de façon importante la plongée pour les enfants et les adolescents. Chaque jour, ils viennent nombreux de la ville pour suivre les formations aux différents niveaux. Notons également qu’on y assure la formation de moniteurs locaux. Une manière d’intégrer la population locale aux activités touristiques.

A Musha, on est hébergé dans des bungalows traditionnels au bord de la mer, face au lagon aux tons enchanteurs découpé de petites criques intimes où l’on peut se prélasser à l’ombre d’un parasol, loin de la foule.  Chaque bungalow est équipé de l’air conditionné et d’une salle de bains. La décoration intérieure rappelle les tentes nomades qui équipaient l’établissement d’origine. Un petit sentier permet de se déplacer entre les bungalows et les installations collectives, du restaurant en plein air au bar surplombant la petite crique à côté du centre de plongée. 

Pour profiter de la ville de Djibouti et de son ambiance, on peut aussi envisager un séjour dans un hôtel (réservation assurée par le centre de plongée). Le souk présente de beaux étals aux touristes, mais bien peu des produits proposés sont locaux. la plupart viennent d’autres pays africains comme le Kenya et, pour les textiles, d’Extrême Orient... Les prix sont assez élevés à cause de la présence d’une très importante garnison militaire française et américaine. Présence militaire oblige, le centre-ville comporte son lot de bars et tous les soirs, la fête bat son plein...

Le golfe de Tadjoura, dont la principale ville porte le même nom, est surtout connu comme étant la première amorce du Rift, cette déchirure qui s’écarte progressivement, séparant le continent africain du Moyen Orient. Le golfe est régulièrement traversé par les felouques à moteur qui transportent le Kat arrivé par l’avion de midi. Le kat, drogue autorisée dont le commerce est dirigé par le gouvernement lui-même, est très apprécié par la population djiboutienne qui passe ses après-midi la bouche pleine d’une bouillie verte de feuilles mâchonnées...

A partir du mois de septembre, le golfe de Tadjoura reçoit des visiteurs hors du commun : les requins baleines. Mais attention, il ne s’agit pas de quelques individus dont la rencontre aléatoire est réservée aux plus chanceux, non, il vous suffit de vous pencher au-dessus du bordé du bateau pour vous trouver littéralement nez à nez avec l’un de ces géants. Le soir, lorsque les lumières du bateau au mouillage attirent les poissons, il n’est pas rare de compter plus d’une dizaine de requins baleines autour de la coque. Un souvenir inoubliable, ces monstres qui tournent paresseusement dans la lumière, la gueule grande ouverte pour faire leur moisson de petits poissons. Une petite plongée de nuit dans ces conditions, ça vous dirait ?...


Les plongées du côté d’Arta, près de la Voie Pavée, une espèce de boulevard sous-marin pavé d’énormes blocs sur une centaine de mètres, ou encore vers la Vierge rouge et son paysage lunaire de lave tourmentée montrent un paysage très inhabituel en plongée. Mais il ne faut pas oublier de regarder souvent vers le large pour ne pas manquer la rencontre avec l’un de ces géants des mers, qui va passer nonchalamment à côté de vous, tout en vous scrutant minutieusement de son petit oeil...

C’est en surface, en snorkeling, que l’on peut profiter au maximum de la compagnie des requins baleine. Là, ils se laissent approcher facilement et nagent en votre compagnie. Il vaut toutefois mieux éviter de les déranger: s’ils ne sont pas agressifs, un mouvement de leur part peut vous amener à une collision peu agréable...

Comme tous les requins de la planète, les requins baleines sont pourchassés par les trafiquants qui sont particulièrement nombreux dans la région, venus de tous les pays environnants. Un aileron de requin baleine peut être vendu plusieurs milliers d’Euros sur le marché asiatique. On comprend aisément, au vu de la pauvreté des habitants de la région, la motivation qui les pousse à braver les interdictions...

Djibouti n’est pas seulement un eldorado de la plongée, c’est aussi une terre d’aventure ou l’on peut vivre des expériences particulièrement dépaysantes. C’est le cas du campement nomade de Bankouale, à la lisière de la forêt du Daï, au nord du golfe de Tadjoura. En pleine montagne, quelques villages nomades cultivent des jardins au bord d’oueds asséchés, au milieu d’une végétation vivace. Des excursions sont organisées par le centre de plongée pour aller à la découverte de l’arrière pays où l’on peut encore découvrir une faune sauvage étonnante, comme les gazelles-girafes et les babouins. Sur le bord des routes, il n’est pas rare de croiser une caravane de dromadaires. Une nuit dans le campement nomade de Bankouale , dormir dans une hutte de branches, vous assure un complet dépaysement...

A l’extrémité du golfe de Tadjoura et du Goubet, ne manquez pas la fameuse faille géologique qui continue de s’écarter d’année en année, creusant, centimètre par centimètre, au milieu d’un immense champ de lave, un espace entre les deux plaques continentales de l’Afrique et du Moyen Orient.

Plus loin, le lac Assal, similaire à la mer Morte avec une eau chargée de 375 grammes de sel par litre et une altitude inférieure au niveau de la mer ne pourra pas vous laisser indifférent. Le rivage, couvert d’une épaisse croûte de sel, est battu par les vaguelettes de cette mini-mer intérieure à l’eau transparente, mais inhabitée à cause de sa forte salinité. Ici, au coeur du désert et sous la réverbération du sel, la chaleur est à son paroxysme et la lumière aveuglante. Mais surtout, on ressent cette impression de se trouver dans un endroit d’exception, en train d’assister à la formation originelle de la terre, au milieu de sources brûlantes qui jaillissent de la montagne aride comme un miracle, d’un immense lac sans vie, gorgé de sel, aux confins d’une région du monde où la croûte terrestre ne demande qu’à s’ouvrir pour vomir un désert de lave et créer un nouveau continent...